Moins de 40% des très petites entreprises françaises considèrent que leurs activités ne présentent aucun risque pour leurs salariés et ne voient pas l’intérêt du Document unique d’évaluation des risques professionnels. Penchons nous là dessus…
L’Iinstitut National de Recherche et de Sécurité pour la prévention des accidents du travail et des maladies professionnelles (à savoir l’INRS) a fait réaliser par l’institut LH2 (pour ceux qui ne savent pas, il s’agit par ses initiales de Louis Harris 2, institut de sondages, d’opinion et d’études de marché français), une enquête sur les petites entreprises (moins de 50 salariés) représentant aujourd’hui 98 % des entreprises relevant du régime général de la Sécurité Sociale, et les risques professionnels.
Mais pourquoi ces résultats ? Ces derniers mettent en évidence le manque de préoccupation des chefs d’entreprise de moins de 50 salariés, en matière de santé et sécurité au travail. Ils révèlent également des variations importantes en fonction de la taille de l’entreprise : travailleurs indépendants, entreprises employant de 1 à 9 salariés et entreprises employant de 10 à 50 salariés.
Parlons concrètement de ceci avec quelques chiffres plutôt :
Si environ 34 % des chefs d’entreprise de 1 à 9 salariés considèrent que leurs activités ne présentent pas de risques pour leurs salariés et ne voient pas d’intérêt au Document unique d’évaluation des risques professionnels, ce qui pourrait sembler normal d’un point de vue général, seulement voilà, seul 11 % des dirigeants d’entreprises de 10 à 50 salariés ont cette position !
Le risque est, certes, présent partout mais certains chefs de petites entreprises ont juste une perception différente. 40% ne savent strictement rien sur le sujet, certains comprennent mieux les risques perçus pour les salariés en France de manière générale, d’autres plus concernant les risques qu’ils considèrent présents dans leur entreprise : Le risques les plus cités restant, avant tout, les risques routiers, les risques liés à l’activité physique et les risques de chute.
Mais à qui pouvons nous nous adresser afin de mener à bien ces préventions ?
En cas de problème de sécurité ou de santé au travail, ce sont majoritairement des services de santé au travail qui prennent en charge ces problèmes, après il y a les organisations professionnelles, laissant aux travailleurs indépendants le soin de se tourner vers leur médecin traitant. L’efficacité des services de santé au travail n’étant plus à prouver car bon nombre d’entreprises ont déclaré avoir reçu la visite de ces derniers au cours de ces deux dernières années.
Pour terminer, concernant les entreprises de moins de 50 salariés, dont ces informations viennent majoritairement de l’INRS, des enquêtes de type qualitatives, des travaux de recherche, ou encore des retours d’expériences ont largement mis en évidence l’absence flagrante de préoccupation en santé et sécurité au travail de ces entreprises ainsi que leur manque cruel de compétences dans ce domaine. Problématique ? Oui mais…
Suite à cela, des mesures à leur intention ont étés prises, notamment :
– La nécessité de développer des approches par secteurs d’activité et métiers afin d’aborder la prévention dans le cadre de leur pratique professionnelle spécifique.
– La nécessité de développer des partenariats destinés à :
o co-construire des démarches « métier » avec des organisations professionnelles, des centres techniques, ou des pôles d’innovation.
o diffuser efficacement les informations et outils à ces entreprises qui échappent en grande partie aux canaux d’information habituels des acteurs de la prévention,
-Et bien évidemment le point d’appui que constitue l’obligation réglementaire de constitution d’un Document unique d’évaluation des risques professionnels.
Il faut savoir qu’à l’heure actuelle, des actions expérimentales sont en cours au sein de l’INRS afin de valider opérationnellement ces derniers principes en liaison avec la direction des risques professionnels de la CNAMTS, le réseau des CRAM/CARSAT/CGSS, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan Santé au Travail 2.
Article source : http://www.inrs.fr/accueil/footer/presse/cp-enquete-sante-travail-tpe.html