Dans le projet d’amendement à l’ADR 2017, nous avons noté une intéressante contribution de l’Allemagne concernant les règles de sécurité à adopter vis-à-vis de l’utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) comme carburant pour les véhicules transportant des matières dangereuses. Le GNL présente l’avantage d’être condensable, ce qui rend possible son transport sur de longues distances.
Cependant, avec un point d’éclair de -188 °C et un domaine d’explosivité compris entre 5 % et 15 % en volume, ce gaz est susceptible d’être une cause d’explosion. Ce n’est pas le seul danger du GNL, qui est aussi un liquide cryogénique. Ceci veut dire qu’il peut être la cause de brûlures par le froid pour le personnel à proximité, en cas de détente.
Rappelons tout d’abord la rédaction du 9.2.4.3 dans sa forme actuelle :
« les réservoirs de carburant pour l’alimentation du moteur du véhicule doivent répondre aux prescriptions suivantes :
a) en cas de fuite, le carburant doit s’écouler sur le sol sans venir en contact de parties chaudes du véhicule ni du chargement
b) les réservoirs contenant de l’essence doivent être équipés d’un dispositif coupe-flammes efficace s’adaptant à l’orifice de remplissage ou d’un dispositif permettant de maintenir l’orifice de remplissage hermétiquement fermé »
Les allemands se posent plusieurs questions pertinentes en ce qui concerne l’adaptation de cette sous-section au cas particulier du GNL.
1- quid de la pression de calcul du réservoir de carburant ?
2- comment étudier les effets cryogéniques du GNL qui s’échappe à -162 °C d’un réservoir sachant que ces réservoirs sont conçus pour résister à -20 °C ?
3- y a t’il des études qui se sont penchées sur la compatibilité entre les classes permises dans un véhicule FL, OX ou EX et le GNL ?
4- quid des éventuels effets cumulatifs entre le chargement composé par exemple d’une marchandise dangereuse de la classe 2 ou 3 et le GNL ?
5- comment informer les services de secours que le réservoir du véhicule fonctionne au GNL ?
Toutes ces questions seront débattues au sein du WP15 (Working Party on the transport of dangerous goods) avant son adoption dans l’ADR 2017.